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Extraits de DESTRUCTION, Tome 3 de De la Théogonie à l'Agonie
 

Nous sommes peuple en déshérence, spirituellement orphelins et temporellement abandonnés.

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Mais se pouvait-elle autre la destinée de ceux qui se font fierté d'avoir brisé la Croix et décapité la Couronne? Si dans la déliquescence nous demeurent encore quelques lambeaux de décence, ceux-ci devraient au moins nous commander que ne soient point versées de larmes ni poussées plaintes et lamentations quand, aujourd'hui égarés au milieu des décombres de notre civilisation nous fûmes hier rires et liesse lorsque nous en abattions les colonnes, liesse éphémère tout autant qu'illusoire dont il ne nous reste, venu le jour de la déFête nationale, qu'artifices d'allégresse organisée et encadrée, n'illuminant un court instant la nuit que pour aussitôt s'effacer en fumées et débris.

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Certes, avec force mantras à nos oreilles psalmodiés dès notre plus jeune âge, de sorte que le temps de l'adulte venu nous puissions à notre tour devenir perroquets pour l'édification de nos enfants, nous affirmerons-nous haut et fort héritiers du siècle des Lumières, de la Révolution, et de ce qui en découla, niant ainsi, en dignes émules de Coué n'ayant donc plus à penser, l'idée même d'une sombre déshérence. Et ainsi, ne nous voulant plus descendants de ceux qui bâtirent et se battirent, nous épargnons-nous, préférant aux livres d'Histoire les histoires racontées aux enfants, d'avoir à admettre que nous ne sommes héritiers que de ruines. Là est désormais notre gloire nationale, mais néanmoins donneuse de leçons au monde entier, qui ne saurait être mieux incarnée que par notre coq emblématique, lui qui chante son arrogance torse bombé et pieds fièrement campés dans ses excréments.

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Nous dresserons sans détours, dans ce Tome Troisième, la liste des responsables et coupables qui firent et font que nous en sommes rendus à un point plus que probablement de non-retour : ceux qui délibérément s'ingénièrent et s'ingénient encore à abattre notre civilisation chrétienne au nom de leurs idéologies ; ceux qui de par leur investiture les faisant pourtant gardiens des colonnes spirituelle et temporelle firent et font encore des trous dans la coque du navire à eux confiés ; et tous ceux qui observèrent et observent tout cela en silence dans la passivité des soumis, se laissant ainsi déposséder de leur héritage millénaire, c'est-à-dire vous et moi. On ne peut tout à la fois pleurer la mort de notre civilisation chrétienne et se réjouir de la disparition de ce qui l'a édifiée.

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